Si l'élite politique congolaise dans laquelle le peuple congolais avait placé sa confiance est reduite au silence et se retourne contre le peuple, au point qu'il est impossible de la déterminer à une action d'ensemble sur le terrain légal, même à une résistance morale contre l'envahisseur, c'est que cette élite politique a failli à sa vocation de commandement, c'est qu'elle a failli à sa vocation sosiale, c'est enfin que, l'élite s'est rendue indigne de sa mission de représentation et de leadership et, ainsi donc,de force ou gré, il faut la remplacer. Car elle devient le carrefour de complice du régime oppresseur du peuple.
Le dialogue par principe est une bonne chose. Car lorsqu'il y a une crise, il faut la débloquer par un dialogue.
Le dialogue est une demarche structurante de responsabilité sociétale et gouvernance.
Mais la première question est celle de savoir pourquoi le dialogue et pourquoi maintenant?
La deuxième est celle de savoir si l'UDPS a-t-elle ou peut-elle se donner des moyens de cadre d'application? Car savoir pour prévoir, pour prévenir. Savoir en profondeur pour transformer la réalité comme il faut est une arme efficace et stratégique de la résistance.
Il ne s'agit pas ici de considérer de telles circonstances comme un avantage ou un inconvénient; mais d'apprécier simplement l'historiophraphie qui elle prend distances que dans le processus de combat contre la dictature, le dialogue n'a jamais apporté de solution viable et souhaitée par le peuple sauf la division et la fragmatation de l'élite politique sur la table de négociation, elle devient toute une alliance de mangeoire au détriment du peuple. Et,l'accord issu de ce dialogue reste finalement noyé dans la paperasse.
Cette méthode utilisée souvent dans la classe politique congolaise devient un petit dénominateur qui suppose une histoire partagée de l'élite politique.
Chemin faisant revenons sur le dialogue proposé par le Président de l'UDPS, Monsieur Etienne Tshisekedi avec l'ordre du jour:
Premier volet:
- Règlement du contentieux de novembre 2011 et son corollaire qui est la crise de légitimité.
- Identifier les responsables de la fraude électorale des élections organisées en 2011;
- Que les respnsables à l'origine de la fraude soient écartés de la gestion du pays à tous les niveaux et du déroulement du processus électoral en cours.
Deuxième volet: définir un processus électoral consensuel
1 calendrier électoral:
- Définir un nouveau cycle électoral de manière consensuelle , sachant qu'on a eu deux cycles incomplets et entachés d'irrégularités;
- organiser premièrement la présidentielle qui pourra être couplée aux législatives dans le délai constitutionnel , conformément à l'article 73 de la constitution , au plus tard le 19 septembre 2016.
- Les autes scrutins devront être organisés après les élections présidentielle et législatives.
2. Restructuration de la CENI
L'UDPS exige la mise en place d'une commission électorale dont les membres seraient choisis de manière paritaire. Et, en plus, la CENI devrait avoir une présidence collégiale.(2 présidents représentants chaque camp)
3. Contentieux électoral:
4. Le fichier électoral:
L'UDPS exige un audit externe du fichier afin de garantir la transparence et la crédibilité du processus électoral
5. Traçabilité des résultats:
La présence des témoins dans les bureaux de vote doit-être obligatoire. La mention des leurs observations devra figurer sur les pv, avec copies à chacun d'eux.
Et, ce dialogue doit être sous la médiation internationale conclut la feuille de route.
Sur ce, le parti connait la plus sombre page de son histoire au niveau politique jamais connu depuis sa création.
Ceci dit, il nous est pertinent de démontrer que tous les points énumerés dans la feuille de route de l'UDPS comme objet de débat , sont définis par la loi dans le code électoral. On se demande qu'est ce que le dialogue va apporter de nouveau? Si les barrières légales et constitutionnelles , les décisions judiciaires et l'opinion publique sont généralement ignorées par M. Joseph Kabila et son gouvernement à plus forte raison un simple accord entre les groupes d'individus , qui en principe produit les effets qu'entre les parties prenantes peut-il être respecté par ce dernier?
M. Président de l'UDPS,
Les solutions évidentes de ce dialogue paraissent n'aboutir à rien.
Au risque de détruire votre réputation , Monsieur Etienne Tshisekedi et de vous décevoir, je ne pense pas que le dialogue soit nécessairement le chemin vers la vérité. Car les responsables de la fraude électorale ce sont ceux avec lesquels vous allez dialoguer, comment pensez vous les identifier et les écarter de la gestion du pays à tous les niveaux et du déroulement du processus tel vous l'envisagez dans votre feuille de route?
Définir un nouveau cycle électoral de manière consensuelle en organisant premièrement la présidentielle couplée aux législatives dans le délai constitutionnel conformément à l'article 73 de la constitution, la première manière d'être dupe et de flouer le peuple congolais c'est de croire que par le dialogue vous allez obtenir les résultats satisfaisants à vos exigences qui, de surcroît font l'objet de loi non observée et respectée. Et pourtant vous ne vous donnez pas les moyens de cadre d'assurer l'application de l'accord issu de ce dialogue tant revendiqué.
C'est ainsi que nous considérons ce dialogue comme une distraction servant de béquilles au régime finissant de M. Joseph Kabila.
Les points invoqués dans la feuille de route faisant l'objet de l'ordre du jour dans son premier volet jusqu'au deuxième volet, trouvent les réponses dans le code électoral de la République.
Chers amis et combattants de l'UDPS, allions-nous renégocier le code électoral ou inscrivions nous dans le carrefour de complice du régime?
A la lumière de mes propos; l'article 74 du code électoral définit les juridictions compétentes pour connaitre du contentieux électoral devant lesquelles, si contentieux y a il faut porter plainte. Ce n'est pas avec le fraudeur que l'on va dialoguer pour savoir qui avait fraudé. Le premier chemin de mensonge ou un dialogue interminables des sourds?.
Monsieur le Président, il est de notre intérêt avant d'entrer dans la dance de dialogue de savoir que les dispositions de la loi électorale dans ses articles 38, 40 et 59 précisent et répondent bien clairement votre préoccupation faisant l'objet de la présence des témoins dans les bureaux de vote et, que ces derniers ont le droit d'exiger la mention de toute observation, reclamation et contestation touchant à la régularité des opérations électorales dans le pv avant que celui-ci soit placé sous-pli scellé. C'est la loi qui le dit. Et, ce qui est dit par la loi est obligatoire et s'impose à tous. ET, dans le dernier paragraphe de l'article 59 du même code, une copie de fiche des resultats est remise aux témoins, selon la loi. Qu'est-ce que dialogue peut-il apporter de nouveau sur ce point revendiqué dans la feuille de route?
Chers combattants de l'UDPS, dans son article 40 du code électoral, les témoins assistent à toutes les opérations de votes, de dépouillement de bulletin, de compilation et de décompte des voix. Ainsi l'article 38 répond aussi à la préoccupation de la feuille de route " chaque parti ou regoupement politique ou indépendant a le droit de désigner un témoin et son suppléant pour suivre les opérations électorales dit la loi. Pourquoi un dialogue spécial sur la question?
Certes, le résultat est prévisible: si notre peuple représenté dans l'UDPS accepte la voie de ce dialogue, ce qu'il est affaiblit et n'a plus confiance en lui-même et se trouve incapable de résister.
Eu égard à tout ce qui précède comme analyse à la préoccupation de la feuille de route présentée par l'UDPS sous l'empire de la décision de son Président, ce dialogue se rapporterait à priori au vide infini, l'épreuve d'une jouissance solitaire. A savoir que tout est faux excepté le fait que tout soit faux. Ce serait du bavardage. Lorsqu'on se suffit d'une part de la vérité, et cette part de vérité peut aussi occulter la sienne, propre.
Le fardeau du Dialogue: C'est la recevabilité de la candidature de M. Joseph Kabila pour un troisième mandat et le nouveau pédiluve de mangeoire.
L'élite politique se prend au malin plaisir à dénigrer la lutte de notre peuple , voulant justifier contre vent et marrées la recevabilité de la candidature de M.Joseph Kabila par le truchement du dialogue qui,nous le savons très bien débouchera à un gouvernement de transition ou d'union nationale. Il est donc le point de départ d'un nouvel ordre juridique instauré sur les cendres de l'ordre juridique antérieur qui va créer des institutions lesquelles doivent être pourvues conformément à la nouvelle pratique constitutionnelle.
L'eminent constitutualiste Georges Burdeau dit, le pouvoir constituant n'est pas un phénomène juridique. En réalité, l'établissement d'une constitution ne relève pas du droit. Autrement dit, le pouvoir constituant est donc un pouvoir primaire ,inconditionné et parfaitement maître des formes dans lesquelles il entend exercer.
Dans cette perspective; Otto Pfersmann soutient " si l'on établit une constitution en rupture avec celle qui existe jusqu'alors, on n'exerce pas un droit, on institue un nouveau système juridique". L'établissement d'une constitution ne relève pas du droit, il fonde le droit.
En effet, ce dialogue débouchera sans moindre doute sur la formation d'un gouvernement de transition ou d'union nationale peu importe le nom, qui correspond à l'instauration d'un nouvel ordre institutionnel relatif à la pratique constitutionnelle.
La mise en place du gouvernement de transistion ou d'union nationale offrirait de manière implicite à M. Joseph Kabila une source de légitimité en ouvrant la voie de la recevabilité de sa canditature pour le troisième mandat.
A la lumière de la constitution " le Président de la République en fonction poursuit son mandat jusqu'à son terme".
En effet, sans équivoque le mandat du Président de la République dure 5 ans, mandat renouvelable une seule fois, soit un maximum de 10 ans. Et, toute dérogation faite par la force du dialogue en interropant le 2e mandat de M. Joseph Kabila en exercice de sa fonction donnera raison à ce dernier au regard de la constitution pour la recevabilité du troisième mandat du fait que son 2e mandat est inférieur à celui qui est constitutionnellement autorisé. Faut-il le rappeler " Le Président de la République en fonction poursuit son mandat jusqu'à son terme". C'est une exigence constitutionnelle.
Ce qui veut dire que le nouveau gouvernement de transition traduit alors une rupture avec le passé et une projection vers l'avenir ce qui manifestement exalte des valeurs nouvelles. (Que l'UDPS participe ou pas )
Voilà pourquoi le dialogue prôné par M. Tshisekedi est interprété comme une trahison du peuple congolais et sert de la surpeficialité des arguments fallacieux visant à asseoir un raisonnement du décompte du nombre de 2e mandat de M.Joseph Kabila pour la recevabilité de sa candidature pour un troisième mandat.
Notons pour la bonne lecture, qu'une situation équivalente pouvant servir de la jurisprudence internationale avait permis au Président Abdoulaye Wade du Sénégal, après débats et déliberations des grands juristes de la planète, de présenter sa candidature pour le 3e mandat, prohibé comme dans la RDC par la constitution, pour avoir modifié la durée de son mandat de 7 à 5 ans au cours de l'exercice de son deuxième et dernier mandat. En effet cette mise en place de nouvel ordre institutionnel donnera la voie juridique à M. Abdoulaye Wade de présenter sa candidature pour le 3e mandat ; conclurent les éminents juristes. N'est-il pas une occasion subtile pour M. Joseph Kabila d'invoquer le partage du pouvoir avec l'opposition par l'ouverture de la voie démocratique (dialogue politique)comme moyen d'inachèvement de son 2e mandat afin de créer un débat juridique sur la recevabilité de sa candidature pour un troisième mandat?
C'est l'inquiétude du peuple congolais sur le dialogue prôné et voulu par M. Etienne Tshisekedi.
Le dialogue dans l'esprit de l'Accord-cadre d'Addis-Abeba
A la suite de l'Accord d'Addis-Abeba et des résolutions 2098 et 2147, la 2211, adoptée en mars 2013, réitère l'idée de " (...) un dialogue politique transparent et sans exclusive entre toutes les parties prenantes congolaises en vue de favoriser la réconciliation et de la démocratisation, et protéger les libertés fondamentales et les droits de l'homme, afin d'ouvrir la voie à la tenue d'élections..."
Ces résolutions du Conseil de sécurité invitent les parties prenantes à engager un dialogue politique ouvert sur les préparatifs des élections à venir, conformément à l'esprit et à la lettre de la constitution. Elles ne parlent pas de règlement du contentieux électoral de novembre 2011 auquel l'UDPS fait allusion à ce dialogue ni son corollaire qui est la crise de légitimité non plus.
Elles ne font non plus allusion à la fraude électorale ni encore moins à tous les points énumerés dans la feuille de route en invoquant l'Accord-cadre d'Addis-Abeba ?
En vertu de la conception de ces résolutions c'est le seul Chef de l'Etat congolais qu'incombe la responsabilité de persuader la classe politique congolaise de l'utilité de ce dialogue dont la portée ne saurait se limiter à la question électorale et pas plus.
La seule question est de savoir face aux nombreuses revendications faites dans la feuille de route de l'UDPS par décision de son Président ; est-il le moment de revendiquer ce dialogue? Et, ce dialogue à la fin du mandat de M. Joseph Kabila non renouvelable pourquoi faire?
Pourquoi n'avait-il pas revendiqué ce dialogue depuis 2013 ? Pourquoi l'esprit de ce dialogue n'était-il pas soutenu après la fraude en 2011? Pourquoi maintenant? Qu'est-ce qui a changé ? Qu'est-ce que M. Tshisekedi pense obtenir en dialoguant avec le fraudeur? Tant d'interrogations pour toute personne dotée de la raison pratique ou qui a la faculté de discerner le vrai et le faux, qui demeurent floues et fluides.
C'est ainsi que je nous demande, nous les combattants de la liberté, de l'UDPS ne soyons pas seulement recepteurs impavides mais acteurs de notre avenir. Genoux pour se lever, jamais plus s'humilier , pour se soumettre. Résister; c'est le début de la victoire. Ce dialogue n'est pas un chemin de la vérité !
Ce dialogue prôné est-il le chemin de mensonge ou de l'abandon de la lutte? Seul l'avenir nous dira!
Léonard Mwadiamvita Mpoyi
Combattant de la Liberté
Représentant Honoraire de l'UDPS
Mob. 00 47 48237523
Fait à oslo 20/07/15
RDC: Dialogue la volonté du peuple ou une alliance de mangeoire?
- Léonard Mpoyi
- Messages : 15
- Inscription : mer. janv. 28, 2015 5:10 pm